Prescription de TAO injectables
Des lignes directrices cliniques recommandent un traitement par agonistes opioïdes (TAO) injectables à base d’hydromorphone ou de diacétylmorphine (héroïne de qualité pharmaceutique) pour les personnes ayant un trouble lié à l’usage d’opioïdes sévère et réfractaire au traitement qui continuent de s’injecter des opioïdes (Initiative canadienne de recherche sur l’abus de substances, 2019; Centre de toxicomanie et de santé mentale, 2021).
Au Canada, deux agents pharmacologiques sont utilisés pour les TAO injectables : l’hydromorphone injectable a été approuvée pour le traitement d’un trouble lié à l’usage d’opioïdes et la diacétylmorphine injectable est considérée comme un traitement hors indication à cette fin et n’est accessible que dans le cadre du Programme d’accès spécial de Santé Canada. Les TAO injectables sont administrés dans une clinique spécialisée, uniquement par des cliniciens qui possèdent une expertise en la matière.
Mode d’action des TAO injectables
Les TAO injectables sont administrés sous surveillance médicale stricte (Fairbairn et al., 2019). Les patients doivent visiter jusqu’à trois fois par jour un site d’injection supervisée où ils s’injectent un opioïde d’ordonnance sous la surveillance d’un professionnel de la santé. L’injection peut être intramusculaire, intraveineuse ou sous-cutanée.
On effectue une évaluation post-admission pour évaluer la tolérance à la dose et tout problème d’innocuité. Les patients sous TAO injectable pourraient également se voir prescrire en concomitance un TAO tel que de la morphine orale à libération prolongée ou de la méthadone pour éviter les symptômes de sevrage et les envies impérieuses entre les doses du TAO injectable. Celui-ci est considéré comme un traitement illimité, mais il est possible de passer à un traitement oral par agonistes opioïdes.
Candidats pour les TAO injectables
Les TAO injectables sont indiqués pour les patients aux prises avec un trouble lié à l’usage d’opioïdes sévère qui ne bénéficient pas d’un TAO oral et qui continuent de s’injecter des opioïdes illicites.