Pour marquer la Journée internationale de sensibilisation au trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale, CAMH publie un nouveau rapport comportant une liste de recommandations en matière de surveillance et de réduction de la prévalence du trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF) et de l’exposition prénatale à l’alcool (EPA) chez les enfants, ainsi que de consommation d’alcool pendant la grossesse.
Intitulé Élaboration d’un système de surveillance multisource du trouble du spectre de l’alcoolisation fœtale et de l’exposition prénatale à l’alcool, le rapport publié par CAMH a été financé par l’Agence de la santé publique du Canada.
Selon ce rapport, « les effets de l’exposition prénatale à l’alcool, notamment le TSAF, doivent être reconnus à l’échelle mondiale comme un problème de santé publique important dont le taux de prévalence dépasse celui du syndrome de Down et du trouble du spectre de l’autisme. La prise en charge des déterminants du TSAF, qui constituent une interaction complexe de facteurs dont les traumatismes et les inégalités en matière de santé, représente une priorité absolue pour la santé publique ».
Le TSAF constitue une incapacité permanente qui affecte l’organisme, notamment le cerveau, des personnes qui ont été exposées à l’alcool en période prénatale. Il peut s’avérer difficile à diagnostiquer et, à l’heure actuelle, il n’existe aucun système de surveillance national coordonné pour surveiller la prévalence du TSAF au Canada.
D’après l’auteure principale, Lana Popova, Ph. D., chercheuse principale à l’Institut de recherche sur les politiques de santé mentale chez CAMH, en général, le TSAF est largement sous-déclaré et sous-diagnostiqué. Il existe un besoin urgent de financement accru pour élargir la capacité diagnostique et l’offre de services. Normalement, le TSAF est dépisté dans le cadre d’un vaste éventail de tests psychométriques administrés par une équipe multidisciplinaire formée de médecins spécialistes, de psychologues, d’ergothérapeutes et d’orthophonistes. En raison d’un accès inéquitable à ce processus diagnostique exigeant en ressources, de nombreuses personnes atteintes du TSAF ne recevront jamais de diagnostic et ne bénéficieront donc d’aucun traitement.
Ce rapport, le premier du genre au Canada, présente toutes les données existantes issues de diverses sources sur les taux de prévalence du TSAF et de l’EPA en Alberta, en Colombie-Britannique, au Manitoba, en Ontario, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon.
Voici les principales recommandations du rapport :
- Élargir les possibilités de dépistage précoce, de diagnostic et de soins pour les personnes atteintes du TSAF;
- Établir un système canadien de surveillance du TSAF à l’aide de codes de diagnostic cohérents;
- Établir un protocole de dépistage universel et un système de surveillance de la consommation d’alcool pendant la grossesse, au Canada;
- Élargir les programmes d’intervention brève et de traitement de l’usage de substances à l’intention des femmes en âge de procréer et
- Promouvoir davantage la santé préconception et élargir la sensibilisation à cet égard.
Le rapport traite également de l’importance de s’attaquer à la stigmatisation entourant la consommation d’alcool pendant la grossesse. « La stigmatisation des femmes qui déclarent avoir consommé ou consommer de l’alcool pendant leur grossesse est importante et a des répercussions graves sur leur santé, ajoute Mme Popova, Ph. D. Des stratégies de lutte contre cette stigmatisation doivent être employées conjointement avec des stratégies de sensibilisation concernant la consommation d’alcool durant la grossesse. »
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