20 janvier 2022 (Toronto) – Selon une étude récemment publiée dans la revue BMC Public Health, plus d’un tiers (36 %) des jeunes 2SLGBTQ+ itinérant.e.s du Grand Toronto hésitent à se faire vacciner contre la COVID-19 ou n’envisagent pas cette possibilité. La méfiance envers la vaccination est encore plus élevée chez les jeunes 2SLGBTQ+ itinérant.e.s racisé.es. Les participant.e.s à l’étude qui se sont identifié.e.s comme étant d’origine autochtone, asiatique, noire, latino-américaine ou mixte étaient presque cinq fois plus susceptibles de faire preuve de réticence à l’égard de la vaccination contre la COVID-19.
La méfiance envers le système de soins de santé, des traumatismes subis lors des contacts avec des fournisseurs de soins de santé, les obstacles à surmonter pour obtenir le vaccin et les problèmes constants de santé mentale faisaient partie des raisons citées par les participant.e.s à l’étude pour justifier leur refus de se faire vacciner.
En ce qui concerne des relations avec les fournisseurs de soins de santé, une personne ayant participé à l’étude a déclaré ceci : « Les sans-abri ne sont presque jamais considérés comme des êtres humains. On nous considère presque toujours comme des sous-humains. » En raison de cette méfiance, les jeunes ont exprimé leurs craintes de faire l’objet d’une expérience de vaccination. Une autre personne a ajouté ceci : « Je ne voulais pas être le premier cobaye. »
« Les jeunes 2SLGBTQ+ itinérant.e.s doivent faire face à des degrés cumulatifs de discrimination et de défaveur, et ils risquent davantage d’être infecté.e.s par la COVID-19 », a affirmé l’auteur principal de l’étude, Alex Abramovich, Ph. D., chercheur indépendant à l’Institut de recherche sur les politiques de santé mentale au Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH). « Il est donc impératif sur le plan éthique et urgent sur le plan de la santé publique de considérer la vaccination de cette population comme étant l’une des nombreuses mesures essentielles pour remédier aux inégalités en matière de santé auxquelles elle doit faire face pendant la pandémie et auxquelles elle devra continuer de faire face par la suite. »
Ce projet de recherche constitue la phase 2 d’une étude longitudinale visant à faire mieux comprendre les répercussions de la pandémie sur les jeunes 2SLGBTQ+ itinérants. De janvier 2021 à janvier 2022, M. Abramovich a recueilli des données auprès de 92 jeunes, au moyen de questionnaires de sondage en ligne. Par ailleurs, un groupe de jeunes et de travailleur.euse.s de première ligne issu.e.s d’organismes au service de la jeunesse ont été invité.e.s à participer à des entrevues virtuelles individuelles. Deux exposés de politique (en anglais) rédigés à cet égard soulignent les principales conclusions de cette étude et contiennent les recommandations visant à prioriser les besoins en matière de santé physique et mentale, de sécurité et de services des jeunes 2SLGBTQ+ itinérant.e.s pendant la pandémie.
Avant la pandémie, les jeunes 2SLGBTQ+ étaient déjà surreprésentés parmi les sans-abri. Des études antérieures ont révélé que ces jeunes représentent jusqu’à 40 % des jeunes itinérant.e.s au Canada. Les conclusions de la phase 1 de l’étude publiée à l’automne 2021 (en anglais) révèlent qu’un.e jeune 2SLGBTQ+ itinérant.e sur trois a tenté de se suicider depuis le début de la pandémie.
Quant aux principaux points à retenir de cette étude pour le gouvernement et les fournisseurs de services, M. Abramovich a ajouté ceci : « Nous devons veiller à ce que les jeunes sans-abris disposent de plusieurs options pour se faire vacciner, en ce qui a trait à l’emplacement des cliniques et aux heures de rendez-vous, et à ce que les cliniques de vaccination aient du personnel qui inclut les personnes 2SLGBTQ+ et tient compte de leurs traumatismes. »
Cette étude a été financée par Making the Shift.
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À propos du Centre de toxicomanie et de santé mentale
Le Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) est le plus grand hôpital d’enseignement spécialisé en santé mentale et en traitement des dépendances au Canada. L’hôpital est un centre de recherche de premier plan au monde. CAMH intègre les soins cliniques, la recherche scientifique ainsi que les activités de sensibilisation, d’élaboration de politiques et de promotion de la santé en vue de transformer la vie des personnes touchées par des problèmes de toxicomanie et de santé mentale. Affilié à part entière à l’Université de Toronto, CAMH est un Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la Santé et de l’Organisation panaméricaine de la Santé. Pour en savoir plus, visitez www.camh.ca/fr ou suivez @CAMHnews sur Twitter.
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